En décembre 2010 sortait l’introduction d’une série épisodique prévue pour 5 chapitres devant sortir au fil de l’année suivante. En novembre 2014, l’épisode 5 paraissait enfin et Cockroach Inc. son développeur, considérant sans doute qu’un cycle de sortie aussi rapide faisait lopette, en annonçait un supplémentaire qui paraîtra « when it’s done ». Voici pourquoi on leur pardonne aisément.
Stay on the scene like a dream machine
Alors, The Dream Machine, c’est quoi ? Même en vous intéressant à la scène indé, il y a de bonnes chances pour que vous soyez passé à côté de cette série restée malheureusement très confidentielle. Point ‘n click réalisé en Flash ne payant à première vue pas de mine, fabriqué avec des décors et personnage en argile et en carton, il est pourtant pour moi l’une des plus belle découverte dans ce domaine et il va être difficile d’expliquer pourquoi sans spoiler le scénario.
Bon, on peut le dire sans trop de risques, d’autant que depuis le temps il y a prescription; vous allez bien évidemment vous balader dans les songes des gens. Incarnant Victor Neff, un jeune marié venant d’emménager avec sa femme dans un appartement sinistre, vous allez vite vous rendre compte qu’il se passe des choses pas des choses pas tout à fait nettes dans cet immeuble et que le concierge semble cacher quelque chose.
Jeu en kit
Voilà qui n’est que le point de départ de la série des suédois de Cockroach Inc. Après un premier épisode posant les bases du scénario, vous allez vous plonger dans le subconscient de vos voisins pour les libérer de l’emprise d’une entité se nourrissant de leurs rêves. Principe vu et revu, me direz-vous. Oui très certainement, mais cela est ici amené avec des ficelles solides plongeant directement le joueur dans l’aventure. De son côté, la direction artistique fait son petit effet : tout dans The Dream Machine a quelque chose d’inquiétant et de sinistre, de ses musiques aux sonorités jazzy déprimantes à ses protagonistes aux yeux morts, presque inquiétants, sans parler de ces décors et meubles décrépis semblant plongés dans un gouffre temporel, perdu quelque part entre les années 50 et 70.
Et puis, il y a l’écriture. Chaque rêve est l’occasion de rencontrer des personnages étranges, de se plonger dans une autre réalité où l’iréel semble être la normalité de ses habitants. Chaque épisode de The Dream Machine surprend, fait vivre quelque chose de nouveau, d’à la fois glauque et passionnant.
J’ai encore rêvé d’elle
Bien-sûr, l’univers et le scénario sont primordiaux dans tout point ‘n click qui se respecte, mais qu’en est-il des énigmes, la matière première de ce type de jeu ? Là non plus, The Dream Machine ne déçoit pas. Si les phases de recherche et d’exploration n’atteignent pas le même génie que le reste de l’aventure, il y a largement de quoi faire pour l’amateur éclairé du genre. Si la solution aux différentes épreuves est généralement logique, elle ne coulera pas tout de suite de source, imposant parfois de sérieux grattages de crâne. Rien d’insurmontable toutefois pour qui est un minimum persévérant. La principale faiblesse du titre se trouve plutôt entre ses épisodes : lorsque l’on reprend un jeu d’aventure après plus de six mois de pause, se remettre dans le bain prend un peu de temps, problème qui ne concerna heureusement plus ceux débutant la série aujourd’hui. Et si vous êtes amateur du genre, je ne peux que vous conseiller de vous ruer dessus, d’autant plus qu’il est maintenant disponible sur Steam.
Conclusion :
Fantastique dans son écriture et son scénario, original par sa direction artistique et constituant un morceau solide pour les amateurs de point 'n click grâce à des énigmes prise-de-tête-mais-pas-trop, The Dream Machine mérite d'être mieux connu. Finalement, son seul vrai défaut est son moteur Flash qui ne permet pas l'utilisation du clic droit et qui m'a valu quelques ralentissements assez incompréhensible. Tout simplement à mon avis l'une des grandes références du genre chez les développeurs indépendants.