Les Myst-like, c’est un peu comme le Kebab : on n’en mangerait pas tous les jours mais au bout d’un certain temps, ça finit toujours par vous manquer. Avec son esthétique alléchante, Haven Moon a rapidement éveillé mon intérêt en passant subrepticement dans ma liste de découvertes Steam. Je cherche un test histoire de ne pas encore une fois investir quinze balles dans une production navrante que je désinstallerai après cinq minutes : rien, que dalle, le titre ne semble pas exister. Bon, je tente, je tente pas … allez, je tente !
AZERTY For The Win
Sortez le champagne, faites péter les feux d’artifices, rappliquez les danseurs et faites gueuler « We are the champions » sur 11, on a enfin découvert un jeu indé à la première personne permettant de réassigner ses touches histoire de ne pas avoir à passer en QWERTZ à chaque lancement. Bon, pas la moindre trace de réglage de la langue par contre, même en fouillant dans les fichiers du jeu. Ayant l’habitude de jouer en anglais, cela me contrarie fortement, mais bon, passons.
Haven Myst
Haven Moon est donc un Myst-like dans la plus pure tradition, plus particulièrement du premier épisode auquel il emprunte beaucoup d’élément. Comme dans Myst, on y débarque sans plus de cérémonie sur une île vide de tout habitant. Comme dans Myst, il s’agira tout d’abord de trouver comment rejoindre d’autres lieux et l’on a même droit à un télescope qui sera l’un des éléments clés de l’aventure.
Esthétiquement, le jeu est une réussite. Tout en cuivre, bois, valves et pierres, l’univers ravira les amateurs de steam-punk. Il en va autrement niveau performances puisque l’on oscille en permanence entre une fluidité parfaite et une chute dramatique du framerate sans raisons valables. On sent bien là le manque d’expérience de l’auteur qui a voulu trop en faire en intégrant des effets beaucoup trop consommateurs en ressources pour un résultat loin de justifier cette dépense. Les déplacements libres en 3D eux aussi manquent sérieusement de peaufinage, et l’on se retrouve régulièrement coincé dans le décor sans obstacle visible.
Professeur Laiton
Parlons maintenant de ce qui compte réellement dans ce type de production : les puzzles. Ici aussi, le bilan est en demi-teinte. D’un niveau raisonnable, les différentes énigmes ne devraient pas trop vous poser de soucis sans pour autant faire dans le trop facile. Il est dans tous les cas toujours satisfaisant de sentir que l’on a débloqué un mécanisme faisant apparaître un nouveau chemin ou parfois carrément un nouveau lieu à visiter.
Malheureusement, l’univers magnifique et bourré de détails est également désespérément vide. Nombreux sont les lieux constitués de plusieurs pièces se résumant à une seule interaction avec un bouton ou à une clé à ramasser. « Tout ça pour ça« , fut régulièrement ma réaction en ouvrant les portes d’un nouveau bâtiment dans lesquels j’ai passé beaucoup de temps à chercher si je n’avais par raté un mécanismes caché ou un code inscrit dans un coin de tableau. Très court, Haven Moon se boucle en une poignée d’heures et c’est bien dommage.
Gros regret également pour tout l’aspect narration de l’aventure. Ne laissant que peu de place au mystère de la découverte, de nombreux documents gâchent quelque peu l’ambiance en donnant beaucoup trop de détails sur l’univers, le tout rédigé dans un style simpliste.
Conclusion :
Vraie réussite sur le plan graphique, Haven Moon déçoit malheureusement sur beaucoup de points. Techniquement, la copie est à revoir avec une optimisation aux fraises et pas mal de soucis dans les déplacements. Les énigmes quant à elles, correctes mais trop peu nombreuses , elles donnent surtout conscience de l'énorme gâchis causé certainement par un manque de temps. Le titre reste toutefois agréable et possède une véritable personnalité. À surveiller lors des soldes.