Morphine

Morphine - Test PC

S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas enlever à notre époque, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de possibilités pour que de jeunes et talentueux créateurs puissent s’exprimer et se faire une place aux côtés de productions à gros budget. Pourtant proche, le temps où produire un jeu vidéo passait obligatoirement par l’achat d’un kit de développement hors de prix, le paiement de royalties et de frais de distribution énormes semble aujourd’hui appartenir à un autre âge, un peu comme les boys-band. Aujourd’hui, n’importe qui armé d’un peu de volonté peut trouver et maîtriser de puissants outils et vendre ses œuvres sur les nombreuses plateformes de distribution dématérialisées. Cela signifie bien entendu également que n’importe qui peut commettre une sombre merde et en vendre quelques exemplaires sur un malentendu à la faveur d’évaluations positives probablement données par des copains.

WASD

Passons rapidement sur l’impossibilité de réassigner ses touches pour se déplacer avec un clavier français, cela semble être devenu une feature officielle du jeu indépendant d’exploration à la première personne et il serait malvenu de ma part de critiquer. Je suis par contre bien obligé de mentionner le violent lag de la souris qui rend les interactions avec les décor difficiles.

Morphine

Morphine commence donc dans les toilettes d’un lycée (/d’une boîte de nuit ?) face à un miroir dans lequel on contemple un geek à lunettes stéréotypé qui sera notre héros du jour. Après quelques pas pour essayer me se faire à la direction foireuse, je finis par trouver la seule zone interactive, l’urinoir. Bruit flippant, écran qui s’assombrit. Je m’approche de la porte de sortie qui cette fois accepte de réagir au clic. Trop pressé, je clique deux fois et me retrouve dans le noir complet sans possibilité d’ouvrir le menu. J’ai visiblement créé une faille temporelle dans le programme perdu par le fait que j’ai essayé de sortir deux fois de la pièce et suis bon pour un premier alt+f4.

Morphine

Vous reprendrez bien un peu de jump-scare ?

Désinstaller Morphine et le classer immédiatement dans le dossier « daubes » de ma ludothèque fut à ce stade tentant, mais je m’en serais voulu de passer à côté d’une potentielle pépite au démarrage un peu maladroit. Plus prudent, je parviens cette fois à quitter ces fameuses toilettes et me retrouve dans un couloir obscur dans lequel le smartphone du héros forme un halo de lumière ridicule. Partout se font entendre des ricanements et des grognements dignes des pires trains-fantômes tandis que des messages visiblement mal traduits du turc ornent les murs. Suivant une étincelle m’indiquant le chemin, je rencontre mon premier jump-scare avec une créature que je ne peux que qualifier de « sorte de lapin-garou mal modélisé et parfaitement ridicule ». S’ensuivent quelques pièces avec des énigmes chiantes pour déverrouiller des portes, d’autres lapins-garous qui paraissent plantés ça et là sans que l’on sache trop s’il sont censés être menaçants ou non et enfin, un chargement qui se solde par un retour Windows sans passer par la case départ et sans toucher 20.000frs. Le jeu, dans un ultime élan de lucidité, a du se rendre compte à quel point il était moche, ridicule, désagréable à prendre en main, mal programmé et de manière générale mal branlé avant de mettre fin à ses jours. Cela ne me rendra ni mes 7€, ni les 4go de bande passantes nécessaires à le télécharger, ni les vingt minutes passées dessus ou encore le temps passé à rédiger ce test qui s’il empêche ne serais-ce qu’une personne de donner de l’argent au concepteur de cette horreur, n’aura pas été vain.

Morphine

 

Conclusion :

Morphine est la preuve vivante qu'il y a un sérieux problème au niveau de la validation de nouveaux jeux dans le catalogue Steam. Moche, buggé, plus ridicule qu'effrayant, il ne mérite que de finir au fond d'un désert aux côtés des cartouches d'un certain E.T.

Note :

1/10

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