Ryse : Son of Rome

Ryse : Son of Rome - Test PC

Quand Crytek se met en tête de faire cracher  ses poumons à un support, cela donne toujours quelque chose de surprenant graphiquement. Malheureusement, contrairement à Crysis qui en son temps associait à sa patte technique un aspect tactique intéressante et de bonnes idées dans l’utilisation de la combinaison, le gameplay semble avoir été oublié lors du développement de Ryse.

Civis junctus, alea discus

Et pourtant, je dois bien avouer que l’expérience ne m’a pas déplue. Sans doute parce que je n’en attendais pas grand-chose après les retours loin d’être dithyrambiques un peu partout dans la presse et sur le web. Probablement à cause de sa durée de vie plutôt faiblarde qui ne m’a pas laissé le temps de me lasser du déchiquetage de barbares en série. Mais la raison principale est sans aucun doute le faible prix auquel je l’ai récupéré lors de soldes Steam.

Ryse : Son of Rome

Caius sanctus tenebra, sinus cunus rex

Le point fort indéniable de Ryse : Son of rome, c’est sa réalisation technique aussi bien qu’artistique. Jamais l’antiquité n’avait été représentée d’aussi belle manière dans un jeu vidéo. Les textures d’une finesse faisant ressortir chaque pierre des mosaïques décorant le sol, les statues de marbre criantes de réalisme ainsi que l’éclat de l’armure de notre héros en jupette se joignent à un soucis du détail dans les arrières-plans donnant naissance à une merveille visuelle.

Ryse : Son of Rome

Seuls certains passages dans une nature moins travaillée et surtout beaucoup plus générique viennent entacher l’aventure. Le framerate s’est révélé plus que correct dans la plupart des situations sur ma machine vieillissante, tombant néanmoins quelques fois sous la barre des 20 fps lors de certaines scènes.

Tempora agora dominus canis

Venons maintenant au gros point qui fâche (tellement gros en fait qu’il faut faire une sacrée gymnastique pour regarder par dessus son épaule) : le gameplay. Crytek a fait avec Ryse : Son of Rome quelque chose d’assez innovant : l’invention du beat ’em all sans combos, sans coups spéciaux, sans réel challenge, bref, sans tout ce qui donne son identité à ce genre et paraît presque anachronique après les DMC Devil may cry et autres Bayonetta ayant posé de nouveaux standards ces dernières années. Dans Ryse, il faudra fracasser des hordes répétitives d’ennemis avec un coup de glaive, une charge, une roulade, une parade, une frappe lourde et puis c’est tout. Et des QTE, beaucoup de QTE… Chaque exécution d’un ennemi proche de la mort donne lieu à une suite de touches pour le démembrer joyeusement avant de l’achever. Ceux-ci sont optionnels mais donnent des bonus de vie, d’expérience ou encore de rage dont il est difficile de se passer.

Ryse : Son of Rome

Au delà de sa pauvreté, le système de combats comporte pour moi deux défauts majeurs : le premier est sa configuration de touches sur un pad X-box : A pour parer, B pour esquiver. La plupart des jeux comportant du combat de mêlée récents (Batman, Assassin’s CreedShadow of Mordor …) utilisant A pour les esquives et Y pour la parade, je ne m’y suis jamais habitué et me suis obstiné à charger dans des ennemis s’apprêtant à me planter une lame entre les côtes.  Le deuxième est l’impossibilité d’enchaîner rapidement une esquive au milieu d’une action pour éviter au dernier moment un coup imparable. Citons également un FOV aux ras des pâquerettes qui ne m’a curieusement au final pas posé tant de problèmes que je l’aurais cru, étant particulièrement sensible aux champs de vision étroits.

Ryse : Son of Rome

Que faut-il retenir au final du gameplay de Ryse : Son of Rome ? Eh bien que ce n’est finalement pas si mal. Répétitif , simpliste mais assez satisfaisant lorsque l’on enchaîne les décapitations au milieu d’une dizaine de bretons enragés. Pas terrible, mais pas au point d’être une plaie. Le jeu n’est pas mal réalisé, il n’est juste pas assez réalisé.

Conclusion :

Magnifique, globalement défoulant et abordant une époque assez rarement explorée par l'univers vidéoludique, Ryse est une grosse déception parce qu'il aurait pu être beaucoup plus qu'une très jolie démo technique. À 70€, il était une escroquerie. À 10€ en soldes sur Steam, je vous conseille de l'essayer, ne serais-ce que pour admirer les rues pavées de Rome qui a rarement été aussi bien représentée par des pixels.

Note :

6/10

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *