Ce qu’il y a de bien avec le jeu indépendant, c’est que l’on voit renaître des genres disparus alors qu’il restait une demande bien présente de la part des joueurs. Prenons le Metroidvania par exemple : Il n’y a encore pas si longtemps, il y avait Metroid, Castlevania, et euh … bon c’est à peu près tout.
Génies et gros pixels
Santae : Risky’s revenge est donc un Metroidvania, c’est à dire un mélange d’action et de plateforme teinté d’énigmes et d’éléments de jeu de rôle dans lequel le joueur reviendra régulièrement sur ses pas pour découvrir de nouveaux passages grâce à des pouvoir fraîchement débloqués. Autant le dire tout de suite, cet aspect est relativement light dans Shantae qui est avant tout un jeu de plateforme, mais il est bien présent. On incarne donc la jeune fille éponyme, mi-génie mi-humaine (et re-mi-génie derrière) à la poursuite d’une vilaine femme-pirate cherchant à acquérir trois artéfacts afin de s’approprier puissance et pouvoirs et dominer le monde dans la peur.
Prenant place dans un monde mélangeant allégrement mille et unes nuits, fantasy, le magicien d’Oz et moult autres univers, Shantae : Risky’s revenge arbore une patte graphique à gros pixels qui est un cri d’amour à l’époque 16 bits Megadrive / Super nes. Pour peu que vous ne soyez pas allergique au retro-gaming, le titre de Wayforward est vraiment très mignon avec ses animations soignées, ses sprites énormes et ses couleurs vives.
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Vous allez donc, pendant les 4-6 heures que durent l’aventure parcourir la (relativement petite) carte du jeu en long, en large et en travers afin de trouver des personnages qui vous échangerons des objets contre d’autres objets, débloquer des transformations en animaux donnant accès à des pouvoirs spéciaux, visiter des donjons et combattre une palette très variée d’ennemis à l’aide de la seule force capillaire de l’héroïne qui se défend à grands coups de natte.
Soyez par contre averti : niveau exploration, c’est du très old school. Vous aurez bien accès à une carte du monde, mais celle-ci est très peu détaillée et surtout ne vous donnera aucune information dans les nombreux souterrains, cavernes et donjons qu’il faudra souvent fouiller plusieurs fois de fond en comble afin de trouver des objets très bien cachés et indispensables pour avancer dans l’aventure.
Cela plaira certainement à beaucoup de joueurs qui en ont plus qu’assez d’être tenu à la main comme des benêts. J’estime pour ma part qu’il faut un juste milieu et aujourd’hui, je n’ai plus envie de noter sur un bout de papier les passages inaccessibles qu’il faudra revisiter par la suite ni de rester bloqué parfois longuement parce que j’ai raté un pouvoir planqué derrière un passage secret. D’autant plus que Shantae : Risky’s revenge est sorti à la base sur console portable. Très archaïque également, le système de sauvegarde impose de parler à un personnage apparaissant à des endroits fixes, pas très pratique lorsque l’on ne dispose que de courtes sessions de jeu.
Sésame, ouvre-toi
Au delà de ça, c’est du bonheur. Le gameplay, bien qu’un peu rigide est agréable, la plupart des énigmes imposent juste ce qu’il faut de prise de tête et surtout, qu’est-ce que c’est mignon ! Le principal regret sera d’en voir la fin aussi vite. Le jeu a très clairement manqué d’ambition et il faut bien admettre que la surface à explorer est ridiculement petite. À vol d’oiseau, il est probablement possible de le boucler en une paire d’heures. Ne boudons pas notre plaisir pour autant car il est rare de tomber sur une petite perle de ce genre ayant aussi bien saisi l’essence des jeux ayant marqué l’enfance de certains d’entre nous.
Conclusion :
Shantae : Risky's revenge est joli, mignon, bien construit, agréable à manier. Il est également court, un peu rigide et peut quelquefois se montrer frustrant par l'archaïsme de certaines de ses mécaniques. Qu'importe, il serait dommage de le bouder. Si vous ne supportez pas de rester bloqué bêtement parce que vous avez zappé un objet important, armez-vous d'une soluce et profitez du jeu comme il se doit.