Pneuma : Breath of life

Pneuma : Breath of Life - Test PC

Régulièrement, lorsque je m’ennuie, je joue à un petit jeu que j’ai appelé « Trouver un truc qui a l’air sympa dans sa bibliothèque Steam« . Ça peut paraître anodin, mais pour peu que l’on soit un minimum acheteur compulsif, on se retrouve rapidement envahi entre les titres qu’on connaît réellement, les machins obscurs qui se trouvaient dans un bundle, ceux qui étaient en solde pour 3€, avaient l’air sympa et dont on a totalement oublié l’existence, ceux en free-access le temps d’un weekend… C’est donc de cette manière, Steam d’un côté, Google Images de l’autre (car Steam est incroyablement peu efficace lorsqu’il s’agit de découvrir ses propres jeux) que je me suis retrouvé à installer Pneuma : Breath of life.

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Évacuons tout de suite le premier point qui fâche ; Pneuma : Breath of life fait partie de ces titres qui considèrent qu’offrir la possibilité au joueur de remapper ses touches est une perte de temps et que les hurluberlus du bout du monde où l’on n’utilise pas un clavier QWERTY n’ont qu’à s’adapter et se civiliser. Un alt+shift plus tard, il convient de lancer son premier « Putain qu’est-ce que c’est beau ! »

Pneuma : Breath of life

Visuellement, le jeu est tout simplement renversant. Enchaînant les salles à l’architecture recherchée et aux textures de très haute qualité, Pneuma : Breath of life fait dans la surenchère des reflets, éclairages et autres effets régulièrement sur-utilisés en modélisation 3d pour donner aux images de synthèse un air plus vrai que nature. Cela donne au jeu un certain aspect froid et artificiel qui crée une forte identité visuelle et si certains passages sont moins travaillés que d’autres, j’ai mitraillé ma touche screenshot tout au long de l’aventure comme jamais je ne l’avais fait.

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Et le gameplay dans tout ça ?

Bon, d’accord, le jeu est beau, mais est-il intéressant, me demanderez-vous légitimement de votre ton de joueur blasé par quantité de titres indés aussi magnifiques visuellement que creux dans leur fonctionnement ? Eh bien oui, Pneuma : Breath of life ne se limite heureusement pas à de la promenade. En vue à la première personne, vous allez avancer de salle en salle en activant des mécanismes qui se permettent de plus une certaine originalité. Inhabituels dans leur concept (ils s’activent généralement en regardant ou au contraire en tournant le dos à un capteur), ils demandent généralement un minimum de réflexion même s’il y a peu de chance pour que vous restiez bloqué plus d’un quart d’heure.

Pneuma : Breath of life

Certains passages sont toutefois  assez contre-intuitifs, imposant de ne pas observer ce sur quoi l’on agit, mais les trois petites heures que durent l’aventure se déroulent généralement de fluide et agréable. On est loin du niveau de complexité d’un Myst ou encore de The Talos principle, mais avoir quelque chose d’à peu près consistant accompagnant la découverte des environnements est une chose qui fait plaisir et manque cruellement dans beaucoup de productions actuelles.

Pneuma : Breath of life

Will you shut the fuck up!?!

Il est temps maintenant d’en venir au défaut principal du jeu, et pas des moindres : son narrateur. Avez-vous joué à The Stanley Parable ? Non ? Vous devriez. Bref, on sent que les développeurs de Pneuma : Breath of life y ont joué, ont trouvé ça fantastique et ont voulu s’en inspirer. Sauf que le monologue incessant du héros n’est ni drôle, ni intéressant et si je voulais être mesquin, je dirais même que la voix de l’acteur se révèle plutôt agaçante sur le long terme. Lancé dans un délire philosophique de comptoir, celui-ci donne l’impression d’écouter un bipolaire en phase maniaque perdu dans une éternelle fuite en avant de son flot de pensées.

Pneuma : Breath of life

Au delà de l’aspect épuisant de cette composante de Pneuma : Breath of life, on y perd surtout niveau ambiance. Ce qui faisant une grande partie de l’aura de Myst (pour en revenir à lui), c’était le fait d’être abandonné dans un monde froid et mystérieux sans réels repères ni contexte. Imaginez maintenant Myst avec un narrateur débitant 500 mots à la minute se demandant ce qu’est donc cet endroit, qui l’a créé, à quoi sert ce mécanisme, suis-je réel, quel est le sens de la vie ; ça n’aurait plus le même charme.

Pneuma : Breath of life

 

Conclusion :

Quelle est donc cette nouvelle loi universelle qui semble dicter que tout jeu basé sur l'exploration, la réflexion et la découverte se doit de cracher au visage du joueur une pseudo-réflexion philosophique ? Je l'ignore, mais lorsque cet aspect est aussi raté et prépondérant que dans Pneuma : Breath of life, l'expérience de jeu s'en trouve sensiblement impactée. Heureusement, cela ne suffit pas à rendre l'aventure insupportable, le titre ayant suffisamment d'atouts pour retenir les adeptes du genre grâce ses mécaniques et son univers atypiques.

Site officiel

Note :

7/10

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