Übersoldier 2

Übersoldier 2 - Test PC

– Si vous sortez d’ici vivants tas de sous-merdes, si mon enseignement vous laisse sufisamment de cervelle pour poser un pied devant l’autre, vous deviendrez une arme, une machine à donner la mort au nom de la guerre. En attendant, vous n’êtes que des raclures de chiottes, de la pisse de chèvre, des fiottes tout juste bonnes à calculer des jets de dés dans des jeux de rôle pour lopettes. Ah ça, vous allez me détester, me mépriser jusqu’au plus profond de vos bourses remplies de vide, mais plus vous me haïrez, mieux vous apprendrez à faire du frag, du head shot, de l’explosion de saloprie de nazie de mes couilles. Vous avez pigé tas de fumier ?
– Chef, oui chef !
– Plus fort, j’ai rien entendu !
– Chef, oui chef !
– Est-ce que vous voulez gérer des feuilles de personnage, résoudre des conflits par le dialogue et trouver des cheminements alternatifs ??
– Chef, non chef !
– Est-ce que vous voulez de la tactique, analyser les faits et gestes de vos ennemis pour frapper discrètement et efficacement ??
– Chef, non chef !
– Est-ce que vous voulez du scénario, des dilemmes moraux, une histoire non linéaire riche et maîtrisée ?
– Chef, non chef !
– Qu’est-ce que vous voulez ???
– Chef, on veut rentrer dans le lard, tuer du boch à la chaîne à coups de guns et de couteaux, prendre cher, mourir comme des merdes et recommencer chef !
– C’est bien, tas de nouilles, je vois que ça commence à rentrer…

Call of brutality

Je vais vous avouer un secret honteux : quelquefois, entre deux jeux de rôle hardcore, point ‘n click passionnants ou petites expériences indés artsy, j’aime déconnecter mes neurones et exploser du méchant très méchant par paquets de douze dans un FPS ouvertement débile et primitif. Sur le papier, Übersoldier 2 semblait tout avoir pour faire mon bonheur : un gameplay old school, une présence de scripts limitée au stricte nécessaire et des tas d’ennemis idiots défilant à la chaîne pour prendre des balles entre les deux yeux. Dans les faits par contre, la déception entame assez vite sa croisade afin de faire oublier les quelques qualités du titre.

Übersoldier 2

Slow-paced FPS

Passé une scène d’introduction longuette et indigente aux mains d’une mitrailleuse à l’arrière d’une jeep (si je deviens dictateur un jour, ma première action sera probablement de punir de mort les scènes de rail-shooting), ce qui saute immédiatement yeux est la lenteur de notre héros. Son pas est lourd, pesant, à peine aidé par un sprint asthmatique puisant de plus dans une barre d’énergie. Et comme on le constatera rapidement, la mollesse des déplacements n’est pas le seul problème de rythme : lancer une grenade ou donner un coup de couteau ne sera qu’au prix d’une animation interminable. Inutile donc de tenter de prendre au piège un groupe d’ennemis derrière une barricade, ils auront largement le temps d’achever notre pauvre héros, faire une partie de cartes, se mettre à l’abri et mourir de vieillesse avant l’explosion. Un choix de gamedesign aussi décevant que curieux pour titre qui reste pourtant résolument arcade.

Übersoldier 2

Et tu pexes pexes pexes…

Autre particularité étonnante : Übersoldier 2 apporte également quelques idées originales qui paraissent au premier abord bienvenues. Notre machine à tuer de l’allemand par paquets de douze possède pour commencer le pouvoir de générer un bouclier temporel (certainement expliqué dans les cut-scenes au delà du nanaresque que je me suis empressé de sauter) au lieu du traditionnel bullet-time installé en série sur tous les shooters sortis depuis Max Payne. Plutôt rigolo, celui-ci arrête les balles en l’air pour les renvoyer à l’ennemi ou, encore plus drôle, aller transformer celui-ci en passoire à la main, les projectiles restant mortels même à l’arrêt. Rigolo mais au final pas très utile, celui-ci stoppant également les tirs du joueur.

Übersoldier 2

Vient ensuite un système de leveling permettant de customiser notre protagoniste en investissant les points d’expérience glanés au fil des niveaux dans différentes compétences (visée, points de vie, endurance …). Ceux-ci se gagnent en enchaînant trois headshots ou trois meurtres au couteau, exploits donnant droit à une rage et une invincibilité temporaires. Là encore, ce qui semble être une bonne idée se révèle au final une plaie, obligeant le joueur a étudier ses actions en fonction de leur gain d’expérience potentiel : aurais-je le temps de courir vers mon troisième ennemi pour avoir mon bonus, est-ce que j’explose celui-ci tout de suite ou est-ce que j’attends de voir si deux collègues vont le rejoindre pour pouvoir réaliser un enchaînement … À moins de vous moquer de la progression de votre héros, vous allez donc jouer de manière à engranger le plus de points possible plutôt que de vous amuser réellement. À ce sujet, je vous conseille d’ailleurs de maxer le plus vite possible la visée, la précision étant loin d’être satisfaisante de base. Le bonus de rage est lui aussi rendu inutile par ce système puisque les combos ne sont alors plus pris en compte. Il faudra donc choisir entre annuler immédiatement celui-ci ou passer à côté de précieux points de compétence.

Peut-on sauver le soldat Karl ?

Que dire de plus ? Comme je l’ai déjà évoqué, les cut-scenes sous forme d’image fixes sont totalement dénuées d’intérêt, la partie sonore souffre de sérieux problèmes entre des voix sous-mixées et un thème de combat lamentable qui donne l’impression de sortir du haut-parleur d’un téléphone portable d’il y a dix ans … Reste la partie graphique qui, accusant son âge, reste honnête pour un jeu de 2008 et un level-design qui l’un dans l’autre, reste satisfaisant et fait le job.

Conclusion :

Übersoldier 2 est loin du shooter arcade ultra-nerveux, simple et satisfaisant qu'on aurait pu attendre. Faut-il l'éviter à tout prix ? J'ai envie de dire non. Si vous aimez les FPS old-school et basiques, il y a des chances pour qu'il vous amuse malgré ses défauts relevant souvent de choix de gamedesign difficilement compréhensible. Jetez-y un œil si les bons vieux shooters d'antan vous manquent et que vous le trouvez à 5€.

Note :

6/10

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