Scratches : Director's cut

Scratches: Director’s Cut Edition - Test PC

Très cher ami,

Je suis bien arrivé sans encombre et me suis confortablement installé. Le manoir est encore plus délicieusement lugubre que sur les photos et le cadre est très calme, sans doute parce que le premier voisin se trouve à des kilomètres. Il y a bien quelques soucis comme cette électricité en panne qui m’oblige à passer les nuits dans le noir complet, mais au prix auquel j’ai négocié la vente – c’est fou comme une sordide histoire de meurtres mystérieux peut faire chuter la valeur d’une aussi belle habitation -, je ne vais pas me plaindre. Il y a également ces grattements étranges qui me réveillent régulièrement et semblent venir des murs, sans doute quelques rongeurs égarés. Je te laisse, je vais me replonger dans des documents que j’ai découverts au grenier, il semblerait que l’ancien propriétaire trempait dans quelques rîtes tribaux de magie noire oubliés, n’est-ce pas fascinant ?

Cordialement,
Ton ami Michael

Carte d’accélération 3d requise

Attention, aujourd’hui on tape dans du lourd, du jeu d’aventure à petit budget qui paraissait déjà old school à sa sortie en 2006. Vous promenant à la première personne dans des décors panoramiques pré-calculés du plus pur style Myst, vous allez peu à peu évoluer dans un lieu clos en résolvant énigmes et mystères. Les quelques doublages sont assez mal joués, les graphisme en basse résolution sont plutôt vilains et il est globalement très archaïques dans son fonctionnement. Et pourtant, Scratches fonctionnait à l’époque et fonctionne toujours aujourd’hui pour peu que l’on soit un minimum sensible au genre et à l’épouvante gentillette.

Scratches : Director's cut

Home sweet home

Le setting de Scratches : Director’s cut est on ne peut plus classique : un personnage isolé, seul, dans un lieu inquiétant ayant connu un drame familial et surtout très peu de communication avec l’extérieur. Oui, c’est tout à fait cela, le genre de situation où vous et moi partirons à toutes jambes à la seule vue du bâtiment sinistre mais bon, on incarne ici un écrivain d’épouvante british, – probablement un genre de Rambo avec une plus grosse moustache et une passion pour le thé au citron donc –  il en a vu d’autre.

Après une première familiarisation avec les environs, il s’agira au fil de plusieurs jours d’accéder aux endroits fermés et/ou cachés pour faire la lumière sur des évènements passés mystérieux et surtout découvrir d’où viennent ces fameux grattements qui habitent les murs du bâtiment la nuit.

Très classique, l’exploration se fait à la souris en passant d’écran fixe à écran fixe et l’on regrettera un lag assez désagréable dans les contrôles. Il y a bien entendu foules d’objets à ramasser, analyser, combiner et utiliser. Bref, du point ‘n click très générique mais qui fonctionne et réveillera une petite fibres nostalgiques chez les amateurs.

Scratches : Director's cut

Très belle villa à louer, grand jardin et crypte personnelle, pratiquement pas de suicides

C’est bien évidemment ailleurs que se trouve l’intérêt de Scratches : Director’s cut. Malgré des graphismes rudimentaires, des scènes cinématiques un peu maladroites et une surface de jeu au final très limitée, il se dégage du titre une ambiance oppressante renforcée par une palette sonore angoissante ainsi qu’une certaine cohérence tout au long de l’aventure. Et autant le dire tout de suite : pour un point ‘n click à écrans fixes rudimentaire, il fout sacrément les boules. Au fil des jours qui passent, des nuits agitées dans un noir quasi-complet, le mystère s’étoffe peu à peu pour donner envie d’en savoir toujours plus. Scratches : DIrector’s cut est à ce niveau l’une des plus belles réussites que j’ai connue, donnant l’impression permanente d’être le héros d’un film d’horreur qui va forcément mal finir.

Scratches : Director's cut

Parlons maintenant des énigmes. Correctes la plupart du temps, elles s’adressent plutôt aux joueurs habitués du genre. Généralement logiques, elles nécessitent toutefois une exploration minutieuse des différentes pièces du manoir pour ne pas louper un objet ou une information indispensable. On pestera sur quelques passages imposant d’avoir exécuté un certain nombre d’actions arbitraires pour déclencher la suite des évènements et Scratches : Director’s cut est plutôt avare en indices, n’orientant que très peu sur les objectifs à remplir. Le fan hardcore de point ‘n click y trouvera un challenge de taille tandis que les moins patients s’aideront occasionnellement d’une soluce, comme au bon vieux temps, avant les boutons mettant en évidence les zones interactives.

Conclusion :

Fans de jeux d'aventure velus, de manoirs inquiétants et d'ambiances oppressantes, Scratches : Director's cut est fait pour vous. Malgré un certain nombre de défauts tels que quelques lourdeurs de gameplay, une réalisation faiblarde et des passages manquant parfois d'un petit coup de pouce, il reste aujourd'hui encore une valeur sûre. Déjà old-school et désuet lors de sa parution, il n'a donc finalement pas tant vieilli et reste tout à fait recommandable.

Note :

7/10

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