Gray Matter

Gray matter - Test PC

Connaissez-vous Jane Jensen ? Non ? Ce n’est pas très grave, on ne peut pas dire qu’à part quelques exceptions, les acteurs majeurs du domaine du point ‘n click soient des superstars.  Maintenant, si je vous dit que cette dame à notamment travaillé sur la série des Gabriel Knight, cela devrait normalement si vous y avez touché provoquer un discret mais perceptible haussement de sourcil. Découvrons-donc Gray Matter, une de ses productions plus « récentes ».

50 shades of matter

Autant le dire tout de suite, Gray Matter et moi ne sommes pas partis du bon pied. Malgré mon envie de l’aimer dès ses premiers instants, l’entrée en la matière s’est révélée plus difficile que prévue, la faute à quelques passages (dont un en tout début de partie) qui exigent d’avoir effectué certaines actions arbitraires pour déclencher la suite des évènements. C’est ainsi que le jeu a passé plus d’un an dans ma bibliothèque Steam avant que j’entame réellement l’aventure, le relançant tous les deux mois mois quelques minutes avant d’abandonner, profondément agacé. J’avais tout simplement omis d’observer un élément de décor une deuxième fois, comme je l’appris en me décidant enfin à ouvrir une soluce. Heureusement,  ces moments sont très rares et ne doivent absolument constituer un frein à la découverte des aventures de Sam.

Gray Matter

Et ç’aurait été une grave erreur de ma part de ne pas insister car Gray Matter a de solides arguments à faire valoir. Samantha, notre héroïne du jour, se retrouve par hasard hébergée dans un manoir aux alentours d’Oxford alors que sa bécane semble avoir rendu son dernier souffle sous une pluie torrentielle. Ses habitants, un docteur en neurochirurgie un peu inquiétant et sa gouvernante semblent la prendre pour une étudiante envoyée par l’université pour un poste d’assistante. D’abord prête à déguerpir à la première heure, Samantha change rapidement d’avis au vu de la paye rondelette, des bons petits plats ainsi que du confort d’un lit douillet dans une chambre coquette. Évidemment, qui dit savant un peu fou dans un manoir isolé dit expérience qui ne tourne pas tout à fait comme prévu et c’est là le point de départ du scénario mélangeant allègrement sciences, suspense et paranormal.

Gray Matter

Chose trop rare dans le petit monde des point ‘n click, c’est ici l’intrigue qui tient en haleine le joueur tout au long de l’aventure. Alors que beaucoup d’entre eux se reposent plutôt – pour le meilleur et pour le pire – sur leur humour, c’est la découverte du mystère autour de phénomènes inexplicables prenant place dans la ville d’Oxford qui au fil des chapitres accroche de plus en plus jusqu’à un dénouement que j’ai toutefois trouvé décevant.

Gray Matter

Le prestige

Intéressant et original, le personnage de Samantha est une autre grande force de Gray Matter. Prestidigitatrice itinérante au look partagé entre le goth et le cosplay de jeu de rôle, elle sublime ici le rôle de héros de point ‘n click (qui comme tout le monde le sait est un sociopathe qui vole, ment et trompe de manière pathologique afin de remplir son inventaire et accéder à des lieux qui lui sont fermés) puisqu’elle n’hésitera pas à utiliser ses talent pour obtenir ce qu’elle veut. Cela donne d’ailleurs lieu à une sorte de mini-jeu pas follement passionnant mais plutôt rigolo dans lequel il s’agit de préparer des tours étape par étape. C’est également l’occasion de développer une seconde seconde branche du scénario bienvenue qui permet de varier les situations afin de ne pas s’enliser dans une routine.

Gray Matter

Garanti sans édulcorants artificiels

Alors, atteint-on la perfection ? Malheureusement non, à commencer par la réalisation qui sans sombrer dans les abysses où atterrissement les jeux à petit budget n’ayant pas eu les moyens de leurs ambitions, fait tout de même un peu chiche. Si la plupart des modélisations sont correctes, les décors auraient bénéficié d’un peu plus de travail et de finesse pour un résultat moins artificiel. Le moteur de déplacements sans être catastrophique est un peu lourd avec une héroïne qui hésite quelques fois quant au meilleur chemin à emprunter pour atteindre son but. Carton rouge en revanche pour les séquences animées en plans fixes moches qui ponctuent trop souvent les évènements. Développeurs indépendants ou semi-indépendants, une fois pour toute, si vous n’avez pas les moyens d’inclure de vraies scènes cinématiques, n’en mettez pas du tout !

Gray Matter

Côté challenge, Gray Matter laissera probablement les acharnés du point ‘n click sur leur faim car l’on ne bloque que très rarement. Les énigmes sont généralement logiques et la carte des différents lieux accessibles indique où des objectifs restent à exécuter, évitant de perdre du temps en fouillant des zones bouclées. Comme je l’ai mentionné en début de test, on trouve malheureusement quelques passages sans but précis où il faudra effectuer certaines actions arbitraires pour avancer, obligeant à observer en détail des environnements souvent déjà vus pour passer à la suite.

Gray Matter

Enfin, la partie sonore est pour moi une petite déception. Si quelques thèmes très agréables mettent dans l’ambiance, ceux-ci sont rarement associés à un lieu en particulier, donnant une impression de musique générique faisant office de remplissage un peu partout.

Gray Matter

Conclusion :

Si vous aimez les point 'n click et que vous n'avez pas peur d'essuyer quelques défauts dus à un budget de développement visiblement limité, il serait dommage de passer à côté de Gray Matter. Porté par une intrigue gagnant en suspense tout au long d'une aventure d'une durée de vie respectable, il compense amplement ses quelques faiblesses qui paraitront très vite secondaires face à ses qualités.

Note :

8/10

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