Mad Max

Mad Max - Test PC

La vie tient à peu de choses tout de même. Regardez Max, le grand barbu hyper vénère de la célèbre franchise post-apocalyptique, il se serait appelé Jean-François, Eugène ou Quentin, n’aurait-il pas été une personne totalement différente ? Non, sérieusement, Mad Alain, ça n’aurait pas été possible.

Maximilien Lefurieux

Max est très énervé et on le comprend. Pensez-donc l’apocalypse a transformé d’ex-riantes contrée en désert stérile, il se nourrit principalement de nourriture pour chien avariée et de vers trouvés sur des cadavres (vomissez ici) et surtout, une bande de chenapans au goût vestimentaire douteux viennent de le déposséder de son cher V8 rutilant. Heureusement, il rencontre bien vite un type bizarre qui semble le prendre pour une sorte de messie et lui prête gentiment son bolide retapé avec amour. Bon, il ressemble un peu à un Igor de Terry Pratchett et l’on pourrait jurer qu’il est apparenté  à un certain Sméagol, mais notre héros n’est pas en position de faire le difficile.

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Assassin’s Cry City of Mordor

Vous voila donc parti, comme dans 95% des productions grand-public actuelles, sur les routes d’une immense carte avec quelques missions principales, beaucoup de camps ennemis à libérer, une bonne pelleté de trucs et de machins à récolter un peu partout et les inévitables tours (remplacées ici par des mini-mongolfières) à atteindre pour révéler tous les marqueurs d’intérêt d’une zone. Point toutefois ici d’île tropicale, de magnifiques villes de la renaissance ou d’Arkham ici mais un désert tout ce qu’il y a plus désert. Désert, mais pas triste ni moche, étonnamment. Le territoire en très grande majorité désolé arbore de jolies couleurs, est très accidenté et fourmille de roches et autres détails qui parviennent à rendre les longues promenades à travers les dunes agréables, voir pittoresques. Autre différence majeure, on ne se déplace pas ici en planant, à cheval ou de toits en toits mais au volant d’un bon gros quatre-roues dont on ressent presque l’emprunte carbone à travers l’écran.

Mad Max

Comme tous ses petits camarades dont Mad Max s’inspire, on peut rapidement se retrouver à passer des heures, naviguant d’objectif à objectif, pour récupérer juste « ce dernier truc » avant d’attaquer la quête principale. Et c’est là qu’on ressent généralement les limites de ce type de construction avec une répétitivité qui se fait très vite sentir. Est-ce le cas dans cette nouvelle production d’Avalanche Studios ? Oui et non. Oui, le jeu est répétitif, non, ce n’est pas ennuyeux pour autant. Car les développeurs ont pris le soin de donner à chaque point d’intérêt sa petite personnalité, son petit moment de découverte. Vous allez découvrir des grottes soigneusement planquées derrière une fente à première vue invisible, découvrir des sous-terrains glauques ou vivent cachés de pauvres êtres défigurés et à moitié fou auxquels vous aller voler leurs maigres possessions avant leur refaire la mâchoire à coups de botte. Mad Max est profondément immoral et crade, mieux vaut être prévenu. Les camps à libérer, plus gros morceaux, ont eux aussi chacun leur construction unique, leurs entrées secrètes. Ils peuvent être très verticaux, construits le long d’une falaise, constitués de plusieurs sections raccordées par des ponts suspendus. Oui, la lassitude se fera inévitablement ressentir, mais elle ne viendra pas d’une conception paresseuse comme cela peut être le cas dans un Assassin’s Creed.

Mad Max

Même constat pour la quête principale. Si certaines missions se révèlent assez génériques à base d’objet à récupérer ou ennemi à tuer, d’autres nous entraînent dans des lieux fermés et presque oppressants, très loin de l’open-world extérieur. Le scénario par contre reste lui d’une bêtise crasse, mais il s’agit vu l’univers presque plus d’une feature que d’un défaut.

Mad Max

Et les galipeurs c’est garanti ?

Gros morceau du jeu, la conduite est elle aussi plutôt réussie. Traverser les dunes et les roches au volant d’une carcasse survitaminée est on ne peut plus grisant et change agréablement des longues courses à pied auxquelles le genre nous à habitués. Finement customisée dans le but de faire le plus de mal possible à autrui, la familiale de notre ami Mad Max arbore bien évidemment l’arsenal nécessaire pour montrer qui est le boss. Fusil à pompe, grappin, roquettes ou encore lances-flammes seront de la partie pour transformer vos camarades de jeu en petits tas de chair carbonisés. Bonne surprise, la vue cockpit est de la partie, relativisée par le fait qu’elle ne soit pas utilisable en toutes circonstances. Un regard vers l’arrière montre en effet votre héros au volant en gros plan, choix curieux qui oblige à repasser en vue extérieure lors des affrontements.

Mad Max

La première règle, c’est qu’on n’a pas le droit d’en parler

Afin de terminer dans le bon goût et la poésie, abordons maintenant les combats au corps à corps. Mad Max fait ici dans le très classique avec le combo parade/contre-attaque qui semble être devenu un standard depuis Arkham Asylum. Particulièrement riches en violence physique, les affrontements sont pourtant plutôt limités en possibilités avec des coups spéciaux se déclenchant automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies. Petite déception (ou feature ?) la portée des coups de Max nécessitera un temps d’adaptation, celui-ci ne se déplaçant pas pour aller au contact d’un ennemi éloigné. Dans l’ensemble le système fonctionne, compensant son manque de technicité par la brutalité primaire de ses finish moves. Carton rouge pour les boss qui sont eux par contre aussi laborieux que répétitif, consistant à esquiver leurs attaques jusqu’à ce qu’ils acceptent de se laisser puncher.

Mad Max

Conclusion :

Nous étions certainement beaucoup à ne pas attendre grand-chose de ce déterrage d'une vieille figure du cinéma d'action de la belle époque, mais force est de constater que les petits gars d'Avalanche Studios ont fait du beau boulot. Si Mad Max ne révolutionne pas le genre et n'apporte rien qui fera que l'on s'en souviendra d'ici dix ans, il remplit très honorablement son contrat dans tout ce qu'il propose. Son open-world est magnifique et la carotte "du-dernier-truc-à-récupérer-puis-je-viens-au-lit-promi-juré" fonctionne bien. Ses chevauchées sauvages au volant de substituts péniens sont grisantes et son système de combats compense par sa violence crasse ce qui lui manque en profondeur. Probablement pas l'un des meilleurs jeux de l'année, mais certainement l'une des meilleures surprises, tant il aurait été simple de capitaliser sur le nouveau film en confiant le bébé à un sous-traitant low-cost. Vivement Just Cause 3.

Note :

8/10

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