Homesick

Homesick - Test PC

Ça y est, je me suis encore laissé avoir. Des screenshots aguicheurs, des critiques de joueurs dithyrambiques sur Steam, un prix raisonnable et avant même que mon surmoi ait été consulté, le jeu était acheté et installé pour le meilleur ou pour le pire. Surtout le pire malheureusement.

Les vingt-quatre heures du Lent

Dans le cas de Homesick, c’est dès les premières minutes et même dès l’écran titre que les premiers regrets se font sentir. Deux gros boutons « nouvelle partie » et « charger », un mapping des touches non éditable coincé en qwerty, une paire d’options graphiques et c’est marre.  Une bonne partie de celles-ci semblent se réinitialiser au lancement du jeu et la désactivation de la synchro verticale exige un redémarrage pour au final se retrouver de nouveau cochée. Ça commence bien.

Homesick

Mais ce n’est que lors des premiers pas dans ce nouvel univers que la vraie gifle s’abat avec violence. Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur la lenteur de déplacement dans tous ses jeux indés qui se considèrent comme des expériences artistiques avant tout, Homesick les étales d’une simple pichenette et s’essuie le derrière sur leur visage. Située d’après le développeur à 1.6m par seconde, la vitesse de marche de notre héros est de mémoire ce que j’ai vu de plus mou jusqu’à présent. On constatera également rapidement que cette vitesse maximale ne s’atteint qu’après une accélération poussive et une latence étrange dans les mouvements de souris, sans doute due à la v-sync que je ne suis pas parvenu à supprimer achève de rentre les contrôles poussifs à souhait.

Homesick

En fouinant un peu, sur le forum du jeu, on trouvera des instructions de la part du développeur pour augmenter la vélocité maximale dans la console tout en précisant qu’elle sera réinitialisée à chaque sauvegarde. Dans mon cas, la modification prenait fin au bout de quelques secondes.

« Un coup de peinture et il n’y paraîtra plus… »

Tout cela est d’autant plus dommageable qu’une autre claque d’un genre totalement différent est bel et bien là : Homesick est graphiquement somptueux. Réalisé sous Unreal Engine, il dépeint l’intérieur d’un immeuble visiblement abandonné depuis très longtemps avec un soucis du détail épatant tant d’un point de vue technique qu’artistique. Il y a visiblement de sacrés talents aux commandes de cette production et si vous aimez les atmosphères  de monde post-apocalyptique, vous allez être servis.

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On notera également un grand soin apporté à l’ambiance sonore. Mélancolique, constituée de mélodies minimalistes aux piano/cordes, la musique sonne juste, parfaitement adaptée au ton du jeu. Rapidement, on s’imprègne des lieux, imaginant le quotidien de leurs habitants avant que ne survienne un drame que l’on devine facilement mais qui garde néanmoins sa part de mystère.

Si j’devais ramener tous les indices qu’me filent les vieux…

Parlons maintenant gameplay. Perdu dans cet immeuble mort sans la moindre introduction, votre objectif sera d’avancer petit à petit en résolvant quelques énigmes simples à base d’objets à trouver et utiliser au bon endroit. Le bilan est ici plus que mitigé. Ne vous indiquant à aucun moment ce qu’il attend de vous, Homesick espère que vous allez deviner qu’il faudra trouver de l’eau, arroser des fleurs pour les faire éclore et s’endormir pour déclencher une séquence de cauchemar aboutissant à une progression dans le monde réel. Assez simples sur le principe, les épreuves se révèlent pourtant très laborieuse, ne faisant pas appel à la logique du joueur mais à sa capacité à penser de la même manière que les développeurs. Bien entendu, la mollesse des déplacements ajoute à la frustration lorsque l’on tourne en rond en espérant être frappé d’une révélation quant à l’action à effectuer. Disséminés un peu partout, des documents écrits dans un étrange alphabet contribuent à semer le doute : Ont-ils un intérêt ? Faut-il essayer de les décoder ? Sont-ils censés donner des indices cachés où s’agit-t-il d’un simple twist paresseux pour donner l’impression d’un univers ayant une histoire fouillée sans avoir à fournir un travail d’écriture minutieux ?

Homesick

Père Castor

Extrêmement agacé, je m’apprêtais à lui coller un 4/10 d’un coup de doigt cinglant lorsque vers les 4/5èmes de l’aventure, les choses se sont un peu arrangées avec la possibilité d’enfin déchiffrer petit à petit ces fameux documents. Véritable jeu dans le jeu, cette phase force à observer minutieusement le contexte des symboles dans l’environnement pour en déduire quelques premières lettres et identifier ensuite le reste de l’alphabet dans les correspondances, livres ou affichages parsemés un peu partout. Ce n’est qu’ensuite que les plus curieux reviendront sur leurs pas pour revisiter les appartements un à un et s’imprégner des bribes de la vie et des témoignages des anciens habitants. C’est à ce moment-là qu’Homesick fonctionne le mieux, lorsqu’il raconte une histoire au lieu de frustrer par son gameplay pataud et ses puzzles sans queue ni tête.

Conclusion :

Fruit d'un travail artistique impressionnant, Homesick s'empêtre malheureusement dans des énigmes peu intéressantes à résoudre et se révélant souvent frustrantes à cause d'une vitesse de déplacement à mi-chemin entre la plante grimpante et le parpaing. Sauvé du naufrage de justesse grâce à son univers se dévoilant malheureusement un peu tard, il est à réserver aux joueurs extrêmement patients.

Site officiel

Note :

6/10

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