Dust - An Elysian Tail

Dust – An Elysian Tail - Test PC

J’ai toujours détesté les gens talentueux. Regardez Dean Dodrill : non content d’être un excellent illustrateur et animateur, le gus se paye également le luxe d’être un programmeur compétent et a réalisé tout seul de ses petites mains un titre qui met sur le plan technique et artistique la misère à un bon paquet de productions bien plus ambitieuses. On se retrouve dans quelques instants, je vais juste aller pleurer un peu roulé en boule dans un coin en repensant à mes projets RPG Maker n’ayant jamais dépassé le stade du pré-prototype.

Dust in the wind

Plébiscité par la critique lors de sa sortie, Dust – An elysian Tail pourrait se résumer comme un mélange entre un Castlevania et un Dynasty Warriors. Saupoudré d’éléments de jeu de rôle assez light, il est surtout un beat’em all ultra-bourrin encourageant le massacre à la chaine d’ennemis dans des combats virant fréquemment au joyeux bordel. Bien entendu, la première chose qui saute aux yeux est le graphisme 2d somptueux du titre. On joue ici dans la cours des grands avec un dessin soigné et des animations léchées, très loin des bâtonnets rigides articulés généralement employés par les productions indés. Les décors ne sont pas en reste et l’ensemble donne l’impression d’être plongé directement dans un manga. Seules quelques scènes cinématiques dispensables au rendu médiocre viennent ternir le tableau, mais elles sont tellement rares qu’on les oubliera bien vite.

Dust - An Elysian Tail

Monster bashing

Une fois la claque visuelle encaissée, il convient de s’attaquer au gameplay et le bilan est malheureusement ici moins glorieux. Sous ses airs de Castlevania-like avec sa mini-map constituée de zones explorables librement, Dust – An Elysian Tail propose surtout une suite de combats répétitifs ponctuée ça et là de quelques phases de plateforme laborieuses. Cela aurait pu ne pas être un défaut en soi si le système de jeu était intéressant, mais celui-ci révèle assez vite sa pauvreté. Dust, notre héros à grand chapeau, se contente d’une poignée de coups différents et de quelques sorts offensifs ayant surtout pour effet de rendre l’action illisible.

Dust - An Elysian Tail

Et illisible, elle l’est déjà suffisamment de base. Les ennemis sont nombreux et bien vite, le joueur trouvera la technique pour minimiser les risques de subir des tatanes : plonger dans la mêlée, tourbillonner au milieu des adversaires, lancer un sort qui inondera l’écran d’effets visuels tandis que le compteur de combos s’affole. Le héros possède le curieux pouvoir de littéralement voler dans les plumes de ses ennemis, prenant au passage de la hauteur tandis qu’il les entrainent avec lui pour au final saisir un pauvre bougre au passage et le plaquer au sol. Rigolo au début, le principe devient rapidement laborieux et n’empêche pas de se prendre un coup de temps à autre sans trop comprendre d’où il est venu. Et c’est là qu’un autre problème majeur du jeu pointe le bout de son nez : sa gestion pour le moins curieuse des points de vie.

Dust - An Elysian Tail

Échange Épée du démon sublime de force +3 contre un chèque-repas

Car dans Dust – An Elysian Tail, point de barre de vie qui se recharge toute seule aux checkpoints; les soins viendront obligatoirement d’objets consommables. Ceux-ci coutent atrocement cher et en mode difficile, on viendra rapidement à en manquer. La moindre esquive manquée et c’est potentiellement la mort imminente. Il faudra donc en permanence gober poulets, gâteaux, galettes de riz et autres gaufres tout en prenant garde à ne pas tomber trop vite à court. Heureusement, Dust ne meurt pas immédiatement lorsqu’il reçoit un coup mortel mais garde en stock un point de vie salvateur. On passera donc la majorité du jeu avec une barre de santé remplie au stricte minimum afin de profiter de cette mécanique salvatrice. De même augmenter l’endurance maximale du héros n’a aucune utilité puisque les consommables ont un effet fixe.

Dust - An Elysian Tail

Dustvania

Comme mentionné plus haut, Dust – An Elysian Tail possède quelques éléments de jeu de rôle light.  La montée en niveau permet d’investir des points dans cinq statistiques, mais elles sont au final (à part l’endurance) toutes aussi importantes les unes que les autres et il faudra veiller à les équilibrer. Un système d’artisanat simpliste permet de créer de nouveau équipements à partir de plans et de ressources trouvés aux grès des combats et des coffres sont régulièrement cachés dans les tableaux, proposant un peu d’exploration sans que la récompense justifie pour autant de s’y investir. Enfin, on se verra parfois proposer quelques quêtes parfaitement inintéressantes qui là encore n’offrent pas de contrepartie justifiant de perdre du temps à fouiller chaque recoin de la carte pour trouver un mouton égaré ou une ressource.

Dust - An Elysian Tail

Conclusion :

D'abord enchanteur grâce à son graphisme 2d d'une beauté rarement vue, Dust - An Elysian Tail montre hélas très vite les limites de son gameplay répétitif et pas follement excitant. Difficile de lui jeter la pierre pour autant car si la recette ne prend pas, ce n'est certainement pas faute de travail et de soins. Irréprochable à de nombreux niveaux, sa production s'est juste égarée à cause d'idées qui fonctionnent mal. Il conviendra de suivre d'éventuelles futures productions de son créateur ayant bénéficié de ces erreurs de jeunesse. Le talent et la technique sont là et ne demandent qu'à s'exprimer pour aboutir à une vraie réussite.

Site officiel

Note :

7/10

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