Alien : Isolation

Alien Isolation - Test PC

Accroupi sous mon bureau, je jette un énième coup d’œil en biais sur ce qui m’entoure. À ma gauche, un casier, toujours utile pour se planquer en urgence. Devant moi, un cadavre dans un sale état. D’une certaine façon, je l’envie, car ce qui m’attend probablement est loin derrière lui. Au dessus de ma tête, j’entends la bête rôder. J’ai appris à la connaître, je sais qu’elle peut aussi bien rester terrée encore de longues minutes qu’atterrir dans mon dos pile au moment où je me déciderai à quitter ma cachette. J’y vais ? J’y vais pas ? Doucement, je rampe dans l’ombre, guettant le moindre soubresaut de mon détecteur de mouvements. Soudain, j’entends un bruit de respiration au dessus de ma tête. Je lève les yeux. Je sais qu’il est déjà trop tard.

Croisière spatiale pour un futur cadavre

Difficile double-pari que celui The Creative Assembly (plus connu pour la série Total War) avec Alien Isolation : faire oublier d’abord l’escroquerie et le massacre de licence que fut Colonial Marines d’abord, tenter de lancer sur un marché dominé par les Halo et Call of Duty un FPS où éviter coûte que coûte la confrontation directe est primordial ensuite.

Alien : Isolation

Et est-ce que cela marche ? Est-il possible de tenir des heures en haleine un joueur sans faire parler la poudre, en l’encourageant un maximum à se planquer dans l’ombre face à un ennemi impossible à affronter à armes égales ? Eh bien oui, cela fonctionne très bien. Un temps.

I’m a poor lonesome space cowboy

Alien Isolation, c’est avant tout un univers. Une station spatiale pas totalement vidée de ses habitants mais presque qui fleure bon les VHS et les écrans d’ordinateur monochromes des 80’s et fait par de nombreux aspects penser à un Bioshock dans l’espace. Très crédible, elle fait se sentir tout petit le pauvre joueur déjà terrorisé par la créature qui rôde de temps à autres dans les couloirs et les bouches d’aération.  Baladé d’étages en étages, de sections en sections, il fera peu à peu la lumière sur les évènements ayant vidé l’endroit de ses occupants tout en récoltant munitions et ingrédients de crafts- sans jamais toutefois pouvoir prendre réellement son temps, la lecture d’un e-mail sur un terminal étant une très bonne occasion de se faire déchiqueter par derrière. Même sauvegarder sa partie est stressant, c’est dire . Point de vue ambiance, le job est plus que rempli. On se sent seul, fragile et perdu.

Alien : Isolation

Face-hug me baby

Venons-en maintenant à celui qui nous intéresse : l’Alien. Est-il terrifiant ? Alien Isolation Surprend-t-il le joueur jusqu’à la dernière seconde ? Se sent-on comme une souris face à un chat, un chanteur de boys band face à des fans en furie ? Je dirais que oui et non. Peut-être ne suis-je pas la cible idéale de ce survival, mettez-moi face à du surnaturel, des couloirs sombres hantés par des morts-vivants ou encore un poltergheist assoiffé de sang et il y a de bonnes chances que je me fasse dessus. Les monstres issus de la science-fiction par contre, je gère. Reste qu’au niveau de difficulté moyen, on finit rapidement par connaître son tortionnaire, son comportement, les endroits où se cacher et ceux à éviter, à tel point qu’au bout de quelques heures, je me baladais tranquillement de salle en salle, ayant compris que le détecteur de mouvement était plus là pour me donner l’impression que la bête allait surgir derrière moi à chaque instant qu’autre chose.

Alien : Isolation

Les xénomorphes, c’est très bien, mais y a-t-il autre chose au menu ? Eh bien oui, heureusement, Alien isolation propose tout de même un minimum de variété avec des adversaires humains et ainsi que androïdes de service que l’on croisera de temps à autres au détour d’une salle. Les premiers sont à éviter comme la peste : ils tirent vite et bien, beaucoup mieux que l’héroïne qui met un temps considérable aligner une cible. Les deuxièmes ne sont que moyennement dangereux mais compensent une relative lenteur par une résistance hors norme aux armes comme au feu. Et bien entendu, les tirs et autres bruits de combat seront autant d’occasion d’attirer notre sympathique démembreur .

Dans l’espace, personne ne vous entendra bâiller

Entendez-moi bien, Alien Isolation est un jeu très bien réalisé, à l’ambiance incroyable et au gameplay prenant. Difficile pourtant de ne pas ressentir une certaine lassitude au bout d’un certain nombre d’heures. Le titre a beau faire des efforts pour se renouveler, offrir régulièrement de nouveaux équipements et nous envoyer un peu partout dans la station, il y a forcément un moment où être baladé de zone en zone pour récupérer un objet, activer un mécanisme ou retrouver quelqu’un tout en se tenant prêt à se jeter dans un casier trouve ses limites. Alien Isolation à de plus une certaine tendance à abuser et re-abuser des situations du type « ça-y-est-on-va-enfin-pouvoir-se-sauver-olalala-un-problème-de-dernière-minute-est-survenu-et-on-est-reparti-pour-un-tour » et je l’ai même trouvé franchement laborieux sur ses dernières heures. Au moins, on en a pour son argent, l’expérience étant bien plus longue que sur le FPS grand-public moyen.

Alien : Isolation

Conclusion :

Aliens Isolation est un jeu surprenant dans la manière dont il assume totalement son concept de FPS d'ambiance allégé en action et est un magnifique hommage au film de Ridley Scott. Très soigné dans sa réalisation, il est un vrai plaisir à parcourir et est la plus belle représentation vidéoludique de xénomorphe disponible aujourd'hui. Cela suffit-il à le rendre passionnant sur toute sa durée ? Selon moi, la réponse est non, il aurait tout à fait pu être amputé de son dernier tiers, mais il serait dommage de s'en priver si vous êtes un fan de la licence, un amateur de survivals ou simplement à la recherche d'une expérience immersive.

Note :

8/10

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